Projections climatiques en Bourgogne-Franche-Comté

Evolution des phénomènes

Précipitations intenses

D’après le GIEC (2013), les épisodes de précipitations extrêmes deviendront plus intenses et fréquents, en lien avec l’augmentation de la température moyenne en surface. Cette augmentation peut être quantifiée au moyen des indicateurs de DRIAS-climat pour différents scénarios d'émission et à différents horizons temporels:
Par exemple, dans le scénarios RCP 8.5 :

• augmentation du nombre de jour de précipitations extrêmes (en particulier sur le Morvan, le piémont Vosgiens en Haute-Saône, et la côte viticole de Côte d’Or et Saône-et-Loire)
• niveau des précipitations intenses (cumul quotidien de précipitations dépassant le 90e centile) relativement stables
• niveau des précipitations extrêmes (cumul quotidien de précipitations dépassant le 99e centile) en hausse

Crues

D’après Dayon (2015), l’effet des changements climatiques sur les crues est plus faible que sur les étiages, et se traduit par une légère augmentation du débit journalier décennal dans le nord du pays.
Moyenne d'ensemble des changements relaifs du débit journalier maximal d'une période de retour de 10 ans entre les périodes 2070-2100 et 1960-1990
pour les scénarios d'émission RCP 8.5 (à gauche) et RCP2.6 (à droite)

Des indicateurs annuels et saisonniers de l’évolution des forts et très forts débits peuvent êtres extraits du portail DRIAS-Eau.
Si l’évolution des crues reste incertaine, notamment à long-terme, des tendances peuvent être déduites, notamment une diminution des débits des crues printanières liées à un moindre enneigement et donc à une baisse de la contribution de la fonte de la neige dans les débits

Etiages

D’après une analyse du Département Hydrométrie de la DREAL Bourgogne Franche-Comté, l’effet des changements climatiques est très visible sur les étiages des cours d'eau de la région, notamment depuis 2015 avec une augmentation sensible de la fréquence des sécheresses. Ci-dessous extraite de cette étude, la carte d'évolution des VCN30 (plus faible débit moyen de 30 jours consécutifs) depuis les années 2000.

Impact financier

Sur le plan des dommages aux biens liés au phénomène de retrait gonflement des argiles, l’augmentation de la fréquence des sécheresses extrêmes constatée ces six dernières années aura pour conséquences l’augmentation de la vulnérabilité du bâti et un effet cumulatif des désordres, qui nécessiteront alors des travaux de confortement lourds et coûteux.
Pour les dégâts causés par la sécheresse indemnisés par les assureurs, la projection de la Fédération Française de l’Assurance aboutit au triplement de la charge moyenne annuelle à l’échelle nationale (13,8 MD€ entre 1989 et 2019) à hauteur de 43 MD€ et estime à 17,2 MD€ la part de l’effet du changement climatique à horizon 2050.
Pour comparaison, des indicateurs issus de l'Observatoire National des Risques Naturels concernant la sinistralité causée par les sécheresses passées sont disponible sur ORISK

Plus globalement, les conséquences du changement climatique sur les dommages assurés en France à l’horizon 2050 ont été évaluées par une étude de la Caisse centrale de réassurance (CCR) et Météo-France.  A l’échelle de la région Bourgogne-Franche-Comté, la hausse de sinistralité Cat Nat tous périls atteindra 64 % à l’horizon 2050, avec une part respective des inondations et des sécheresses dans la sinistralité modélisée annuelle moyenne, de 76 % et 59%.

Taux d'évolution par département de la sinistralité annuelle moyenne calculée à l’horizon 2050 par rapport à la sinistralité annuelle moyenne à climat actuel pour les aléas inondation et sécheresse