Collecter les données post-crue

La collecte de la donnée en matière d'inondations c'est le recueil des informations, suite à un événement

  • sur les aléas : le type de phénomène (débordement, remontée de nappe, ruissellement pluvial ou débordement de réseaux), son intensité (quels secteurs sont inondés, et jusqu'à quel niveau ?) sa dynamique (quelles rues sont inondées les premières, quel est le cheminement de l'eau, en combien de temps l'eau monte-t-elle, et pour quelle durée de submersion ?)
  • et sur les conséquences des inondations, en particulier les enjeux (identification des enjeux inondés ou isolés par l'inondation, difficultés rencontrées pour le retour à la normale) atteints par les différentes phénomènes.

Elle repose sur des opératoins à réaliser en plusieurs temps :
- au plus fort de l'événement (prise de photos ou vidéos localisées et horodatées, note de l'heure des plus hautes eaux dans la mesure du possible, explication par écrit du déroulé des événements et des secteurs inondées),
- une pérenisations des informations à la décrue (identification et marquage de laisses dont les plus hautes eaux, recueil de témoignages)
- puis une formalisation : mise au propre des fonds de plan constitués, constitution d'un dossier d'inondation, et transmission des données aux services compétents (GEMAPIen, Syndicat, Etat et bases de données) pour mesure GPS des cotes atteintes.

Pourquoi c'est important ?

La capitalisation des données constitue

  • une source de compréhension des phénomènes, un préalable à des études ultérieures de connaissance et de qualification des aléas (modélisation et expertise de terrain pour les aléas, les PPR, les ZIP-ZICH traduisant les prévisions de crues à une échelle hydrométrique en étendue potentielle sur le terrain)
  • une base à toute stratégie de réduction du risque : organisation de la réponse opérationnelle en crise (PCS), réduction de la vulnérabilité des riverains (acquisition de batardeaux, dispositifs de ressuyage) ainsi qu'à l'échelle du quartier (mesures organisationelles, réhausse des boitiers électriques), réalisation de schémas de gestion des eaux pluviales, le positionnement d'aménagements d'hydrauliques douces...
  • un moyen de conserver la mémoire des inondations, et donc une pièce essentielle pour
    • une meilleure prise en compte du risque dans l'aménagement du territoire: le dossier d'inondation, et même une simple carte et un dossier de photographies localisées et horodatées permettent d'identifier des secteurs inondable à préserver de l'urbanisation, pour éviter d'agraver le risque en exposant de nouveaux enjeux, ou pour réserver des emplacements pour de futurs bassins d'orage
    •  la culture du risque du grand public, le rappel d’un événement passé illustré par des images et témoignages étant plus impactant que des données de modélisations.

Le dossier d'inondation constitue une des pièces, avec l'analyse de la réponse opérationnelle, du retour d'experience post-crue.
Les collectivités territoriales ont enfin besoin de ces données puisqu’elles ont l’obligation de mettre en place des repères de crue, conformément au décret 2005-233 du 14 mars 2005.

Laisses d’inondations

"Au-delà des repères physiques, qu’ils soient historiques ou mis en place plus récemment, il est également nécessaire de considérer les marques temporaires observables juste après une inondation (parfois appelées « laisses d’inondation »). Celles-ci peuvent s’apparenter à un dépôt de matière (matières solides, sables, limons, débris végétaux, déchets plastiques, hydrocarbures), à des marques de présence de l’eau (traces d’humidité, décoloration d’un support).
Selon leur origine, on peut les constater sur les murs, mais également sur des supports ajourés (grillage, clôture) sur les arbres ou simplement sur le sol.

Ces marques temporaires ont une durée d’existence forcément limitée, nécessitant une bonne réactivité pour collecter les informations, et peuvent parfois comporter une relative imprécision. On peut par exemple observer des différences de niveau en fonction de leur nature, les dépôts limoneux pouvant matérialiser des marques plus basses que certains débris flottants très légers, et certaines traces d’humidité pouvant remonter au-dessus du niveau réellement atteint par l’eau par capillarité. "
extrait du site BDRC : https://www.reperesdecrues.developpement-durable.gouv.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

Collecte d'informations

Qui collecte ?

En fonction de l'importance de l'évenement et de la pérennité des indices, les services de l'Etat, les services techniques des collectivités ou les équipes communales peuvent être amenées à réaliser ces collectes.
Il est également possibile, dans certains cas de sous-traiter cette collecte auprès d'un EPTB (Campagne collective d'informations EPTB Saône Doubs) ou d'un prestataire (exemple de cahier des charges pour la reconnaissance des laisses d’inondation et des plus hautes eaux atteintes en pièce jointe du guide CEREMA ci-dessous)

Les réserves communales de sécurité civile peuvent constituer une option pour mobiliser des effectifs complémentaires pour réaliser ces collectes ou enquêtes

Comment collecter ?

L'ensemble des informations nécessaires sont rassemblées dans le guide méthodologique consacré à la collecte d’informations sur le terrain suite à une inondation, élaboré par le Cerema a été publié en mai 2017. Il vise à élaborer les protocoles de collecte, et aider à leur mise en oeuvre.
Très complet, ce guide constitue la référence en la matière en France.
La solution préconisée pour les relevés de terrain post-inondation est de mettre en place des protocoles locaux permettant d’identifier les acteurs et de préparer en amont l’ensemble de l’organisation nécessaire au déclenchement et à la réalisation des relevés. La mise en place de tels protocoles s’accompagne généralement d’une formation dédiée pour les agents identifiés pour intervenir après un événement.

Exemple de protocole

L'EPTB Saône & Doubs a établi un protocole de levé de laisses sur le bassin Saône et Doubs. Il reprend tous les contacts utiles, notamment pour les prises de vue aériennes.

En cas d'urgence

Il peut être également nécessaire de mobiliser au pied levé des agents non formés et non expérimentés pour réaliser des reconnaissances terrain. En effet, il n’existe pas de protocoles d’organisation sur toutes les régions. De plus, il est parfois nécessaire en cas d’événement généralisé de faire appel à des volontaires supplémentaires, comme la réserve communale de sécurité civile.

Sans remplacer une formation dédiée, incluant également un volet pratique sur le terrain, ce kit de formation est destiné à la sensibilisation et à la formation accélérée des agents non expérimentés.

Le kit contient :
- un support de formation (durée : de l’ordre d’une heure) à destination des services organisateurs des opérations de reconnaissance pour sensibiliser les volontaires ;
- un fascicule, reprenant de manière synthétique le contenu du support de formation, permettant une auto-formation et pouvant servir de memento à imprimer et à emporter sur le terrain ;
- une fiche de relevé, destinée à être imprimée en multiples exemplaires pour réaliser des relevés sur support papier ;
- un tableau de saisie, destiné à la saisie au propre a posteriori des relevés effectués sur papier, et pouvant également servir à la saisie directe sur le terrain via ordinateur portable ou tablette.

Levé des laisses de ruissellement

Du fait de leur soudaineté, et de leur dynamique (retrait rapide des eaux), les équipes locales des communes ou du GEMAPIen sont les mieux placées pour capitaliser les informations relatives aux inondations par ruissellement.

Les inondations par ruissellement demandent un protocole de levé particulier.
Les données collectées sont rassemblées dans une carte levée sur le terrain, qui pourra être retranscrite au propre après la crise.

Besoin d'aide, ou de formation ?

Nous contacter

    La capitalisation

    Que faire des données ?

    Les données sont à réunir sous forme d'un dossier d'inondation

    • Particuliers et collectivités sont invitées à nous aider dans ces travaux en Bourgogne-Franche-Comté en déposant les photos et vidéos localisées et horodatées sur ORISK : espace témoignage.
    • L'observatoire peut servir de base de donnée pour vos dossiers d'inondation via un accès réservé : nous contacter
    • Informer l'EPCI, le GEMAPIen, et le service Risques de la DDT des données relevées
    • Déposer des informations sur les laisses de crues en alimentant la base de données des repères de crues (BDRC) :

    Mémoire régionale

    En Bourgogne-Franche-Comté, ORISK capitalise la mémoire régionale des évènements d'inondations (crues par débordement de cours d'eau et ruissellement) et de sécheresses dans une base de données. Cette base contient des photos, témoignages, articles de presse, cartes, synthèses d'évènements, bulletins hydrologiques, etc.

    Lien vers la base de données histoire en BFC

    Cette base de données n'est pas exhaustive. Tout à chacun est invité à l'enrichir en déposant ces témoignages et/ou photos via l"espace "Contribuer" accessible ici.

    Les laisses et repères de crue sont recensés sur la carte "aléa inondation" ci-dessus, cliquez pour y accéder et zoomer sur la commune qui vous intéresse

     

    Informations de la publication

    Publié le 30/09/2020

    Dernière mise à jour le 26/06/2024