Les étiages historiques en BFC

Étiage :

Étymologie : Du bas-latin aestivaticum (aestivaticus est dans du Cange), de aestas, été : le niveau de l'été pour une rivière.

Le plus grand abaissement des eaux d’une rivière. Niveau le plus bas d’un cours d’eau.

 

Qu’est-ce qu’un étiage ?

Au stricto sensu, un étiage est la période bas débit de chaque année.

Mais un étiage sévère traduit une sécheresse importante. Par simplicité on traduit le caractère sévère par une période de retour de 10 ans soit une probabilité sur 10 chaque année d’avoir une sécheresse au moins aussi sévère que celle retenue.

 

Les grandes sécheresses des rivières en Bourgogne Franche-Comté

Choix de 13 stations hydrométriques en Bourgogne Franche-Comté :

  • non influencées par des ouvrages hydrauliques (exclusion de la Loire et de l’Yonne) ;
  • réparties sur l’ensemble du Territoire ;
  • disposant de chroniques longues pour avoir mesuré les années 1976 et 2003.

Deux stations avec des chroniques très longues (depuis 1893 pour le Doubs aux Brenets [25/CH] et 1877 pour l’Armançon à Aisy[21/89])

stations hydrométrique de référence pour la sécheresse
station hydrométrique Dpt année de début des mesures
La Seine à Nod-sur-Seine 21 1969
La Cure à Arcy-sur-Cure 58 1963
L'Armançon à Aisy-sur-Armançon 89 1877
L'Armançon à Brienon-sur-Armançon 89 1950
L'Arroux à Rigny-sur-Arroux 71 1968
L'Aron à Verneuil 58 1972
La Lanterne à Fleurey-lès-Faverney 70 1965
L'Ognon à Pesmes 70 1965
La Saône à Pagny-la-Ville [Lechatelet] 21 1966
La Savoureuse à Belfort 90 1966
Le Doubs à Besançon 25 1953
Le Hérisson à Doucier 39 1958
Le Doubs aux Brenets 25 1893

La valeur du VCN30 de chaque année est choisie (débit moyen sur 30 jours consécutifs du 1er janvier au 31 décembre le plus bas de chaque année).

Choix des X années les plus sèches (X = nombre de décade de chronique disponible)

Nombre de station en sécheresse pour chaque année depuis 1970

Aucune sécheresse n’est commune aux 13 stations. La sécheresse de 2003 est la plus étendue (représentée sur 12 stations : seul le Doubs aux Brenets n’est pas ou peu concerné par cette sécheresse).

Les sécheresses sont donc des épisodes pouvant être localisées ou étendu à des territoires bien plus vastes.

Depuis 1970, ressortent les sécheresses :

  • très nettement (plus de 8 stations) : 1976, 2003, 2018 et 2019
  • moins nettement (plus de 4 stations) : 1978, 1989, 1991, 2015.

Sur les deux stations à longues chroniques une analyse des sécheresses anciennes peut également être effectuée. Toutefois, entre 1937 (début des congés payés en France) et le milieu des années 1960 (début des mesures automatiques), les bas débits de la station hydrométrique d’Aisy sur Armançon sont moins fiables.

Ressortent en sécheresses communes entre 1893 et 1937 les années 1906 (la plus forte pour les deux stations) mais également 1893, 1898, 1911 et 1923. Les figures suivantes illustrent ces éléments.

Cote minimale annuelle du Doubs aux Brenets (25) de 1893 à 2019

Débit minimal annuel de l'Armançon à Aisy (21) de 1877 à 2019

A noter en toute rigueur que ces deux stations ne sont pas hydrologiquement complètement naturelles de part :

  • pour Aisy sur Armançon : la proximité du canal de Bourgogne présentant des prises d’eau dans l’Armançon en amont de la station (cours d’eau soutenu pour les besoins du canal par un barrage) ;
  • pour les Brenets ou le lac de Chaillexon :

    • la présence sur le Doubs plus en amont de pertes karstiques alimentant la Loue et dont les débits des pertes fluctuent dans le temps ;
    • la vidange du lac, alimenté par le Doubs, par des pertes au travers l’éboulement naturel formant le « saut du Doubs ». Ces pertes sont également susceptibles d’évoluer dans le temps ;
    • à noter que les bassins du Doubs se remplissent très rapidement et que leurs vidanges d’une année N est hydrauliquement indépendante de son niveau de vidange de l’année N-1.

 

Sécheresse et changement climatique ?

L’augmentation du nombre ou de l’intensité des sécheresses depuis ces dernières années n’est pas visible fondamentalement sur les grandes chroniques.

Tout au plus distingue on l’éventuel début d’une période sèche qui débute en 2015 et se poursuit jusqu’en 2020, date de la rédaction de la présente note.

Indépendamment des sécheresses principales de 2003, 1976 et 1906, on retrouve (hors période 1937-1965) les grandes périodes sèches de 1890-1910 d’une part et des années 1920 d’autre part.

Informations de la publication

Publié le 23/03/2021

Dernière mise à jour le 23/03/2021